La réalité dépasse parfois largement la fiction. Preuve en
est.
Rédacteur pour plusieurs Groupes de Presse, je rédige à la
commande des articles sur le jardin, la déco, la maison, mais aussi les
artistes, les vins et les établissements et sites touristiques. Commande du
jour : un article sur les vins de Provence, secteur varois.
Qui dit vin dit terroir, et me voilà parti pour décrire
certaines caractéristiques climatiques, géologiques, topographiques et
pédologiques. Ainsi j’évoque des fonds de vallons sablo-limoneux pour désigner,
selon le principe du triangle des textures, un sol composé de 75 % de sable, 15
% de limon et 10 % d’argile.
Ayant plutôt bonne réputation pour mes compétences
scientifiques et techniques, mais me sachant plus fragile quant à mes capacités
orthographiques et typographiques, j’ai décidé de me faire épauler voici
quelques temps pour ces derniers points par un bon logiciel et choisis en
conséquence d’acquérir Antidote.
Version 8, tant qu’à faire. Une fois donc mon article terminé et relu, je le
soumets au correcteur pour repérer d’éventuels oublis.
Plutôt content d’un texte presque sans fautes à quelques
virgules près, me voilà pourtant tout surpris de découvrir mon « sablo-limoneux » souligné d’un
trait rouge en gras ! M’enfin !
Petit survol de souris et voilà qu’Antidote m’accuse de quatre impardonnables erreurs : injurieux
+ familier + orthographe + trait d’union !!! Murf ! Tout ça pour
« sablo-limoneux ».
Croyez-vous qu’en parlant pédologie et texture du sol on ait
vraiment une tête à être injurieux ? Déterminer la classe texturale d’un
sol à partir des analyses de composition en sable, argile, limon et selon un
diagramme dit triangle des textures… j’ai beau chercher… injurieux je ne vois
pas. Sauf pour quelque cancre dont la richesse linguistique se résume aux
paroles francisées du dernier tube de Rihanna (Je veux être ton bébé, tu seras toujours mon bébé, dis mois ce que tu
veux… ton amour est la perfection… blabla… niais !).
Mais pour un Québécois, il doit y avoir injure. Bon, au
corps défendant de nos supers voisins d’outre Atlantique, reconnaissons que
c’est quand même dingue que le meilleur logiciel orthographique du marché soit
québécois ! En France, le français… on sait pas faire.
En clair, dans la tête d’un Québécois,
« sablo-limoneux » est une version très fangeuse de la provocation
sexuelle façon féminine. Si si !
Vous ne me croyez pas ? Demandez à Antidote de vous lire « sablo-limoneux », et voilà qu’il
vous le transforme en « salope limoneuse »…VRAI !
Maintenant, le coup de la salope limoneuse… j’ai quelques
doutes sur le programmateur qui est derrière tout ça. Car après-tout,
habituellement quand Antidote ne
connaît pas un mot il indique simplement « mot inconnu ». Mais là,
avouez que ça ne s’invente pas. Québécois peut-être, le programmateur ne
serait-il pas aussi un peu adepte des fantasmes extravagants ? Les yeux
sur un écran présentant quelques pulpeuses cuisses écartées, les doigts d’une
main sur le clavier (l’autre étant indisponible), en train de taper
sablo-limoneux, je me demande si le cerveau du pauvre gars n’aurait pas
disjoncté dans un moment par trop crucial dans la phase finale de l’excitation.
N’empêche… salope limoneuse… ah je vois la scène !
Merci Antidote
pour cet humour à la québécoise !
__________
Morale de l’histoire, si votre ado est un cancre dont la
richesse linguistique se résume aux paroles francisées du dernier tube de
Rihanna, surtout, surtout… ne lui prêtez pas Antidote, ça pourrait ne pas
plaire du tout à sa prof de français pas plus qu’à celle de bio ou sciences
nat. Sauf s’il s’agit de vieilles célibataires libidineuses !
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